Témoignages recueillis pour la pétition collective dénonçant les dégats de la pathologisation du HPI

En complément de la pétition Cessons de pathologiser le Haut Potentiel Intellectuel (HPI) ! Ça peut briser des vies .

(⚠️ Certains peuvent heurter votre sensibilité):

Les témoignages sont difficiles à obtenir car ils touchent à la sphère intime. Nous avons décidé de les anonymiser pour la plupart et remercions infiniment les personnes qui ont eu ce courage de nous les envoyer. Certain de ces témoignages sont issus des commentaires reçus par le média intensément ou des psychologues Pierre Borbaberry et Mélanie Dolidon :

Blue DB : Bonjour, je voudrais témoigner  sur les conséquences de la pathologisation du HPI. Mon parcours commence dès la petite enfance, mon entrée en maternelle est difficile, je suis isolée, j’ai du mal à m’intégrer, déjà, on me parle du HPI, je n’ai même pas 5 ans.

A 7 ans, je passe un test de QI, outre un HPI qui au final n’est pas franc (j’ai un QI très hétérogène), la psy dit que je suis atypique, anxieuse et qu’il serait bien que je prenne confiance en moi. 
En réalité, à ce moment-là, je vivais des choses que personne ne devrait vivre. Depuis quelques années, je vivais de la maltraitance et de l’inceste. Mais ça, on a préféré dire que c’était le HPI. Ça durera plusieurs années. 
Je vécu du harcèlement scolaire toute ma scolarité ou presque, à 11 ans, ma santé mentale décline vraiment. Le harcèlement est très violent, j’ai des idées suicidaires, on me dit que je suis trop intelligente pour être heureuse. 
J’ai 14 ans quand mon grand-père meurt, son décès cristallise tout, je commence à m’effondrer. Je tombe dans une dépression extrême, hospitalisation, tentatives de suicide, traitements lourds, maltraitance institutionnelles… Cela dure jusqu’à mes 18 ans environ. Je suis déscolarisé mais j’ai réussi à passer le brevet. 
J’ai 18ans et cela fait depuis mes 16 ans que je me demande si je ne serais pas TSA. On me répond que non, c’est le HPI, la dépression, l’anxiété, le stress post traumatique… Bref tout sauf ça. Mon psychiatre met même son veto sur le fait de passer des tests pour vérifier la piste du TSA. J’essaye de reprendre les cours 4 ans d’affilée, que des échecs. 
À 19 ans, je dis merde à tout le monde et je vais passer ces tests dans le libéral, c’est très chère mais, à ce stade, c’était de la survie. 
Je rencontre une neuropsy, ça se passe bien. Après plusieurs rendez-vous et quelques mois, le verdict tombe : TSA et TDAH. Diagnostics posés, je suis soulagée, je m’effondre mais ça me sauve la vie. 
Je retente une année de première et là, je revis. Tout n’est pas parfait mais je réussis, j’ai d’excellents résultats, je raccroche. 
Aujourd’hui, je vais avoir 21 ans, je vais passer mon bac cette année, je revis un peu. 
Cette non prise en charge m’a coûté très cher. Aujourd’hui, je vis avec un TDI, un SSPT-C, un TAG, une dépression chronique, des douleurs chroniques… Mais le diagnostic de mon TSA et de mon TDAH m’a sauvé. Si on avait fait attention à l’enfant que j’étais, on n’en serait pas là aujourd’hui. 

Merci de votre campagne, elle est extrêmement importante, courage à tous.tes. 

C M P : Notre fille de 17 ans, sportive, excellente élève, ayant eu une enfance sans nuage, se met à ne plus pouvoir aller en cours en septembre. Incompréhension +++ de notre part. A sa demande, nous lui faisons passer un test de QI, en se disant que c est un levier pour nous pour qu elle consulte.

Sans surprise, elle est hpi, et avec bcp de bienveillance, la professionnelle nous explique que son hpi est à l origine de ses troubles.

Scientifique de formation, je ne peux me résoudre à me dire qu être trop intelligent est un handicap… je lis siaud facchin….et je creuse… Et je tombe sur le livre « l’intelligence n est pas une maladie » , de mélanie Dolidon, grace à intensément. Tout s éclaire… je contacte une neuropsychologue spécialisée dans l autisme, qui me dit qu il y a peu de doute, en effet…

Notre fille va passer les tests d ici 15 jours.

Mais tous les enfants n’ont pas forcement des parents avec cette démarche! C est très étonnant que les professionnels soient parasités par des fausses infos!Notre fille va de mieux en mieux depuis qu elle se reconnaît dans les TSA. Nous sommes avec vous dans ce combat!!

Marie Bulle : graphiste, photographe : Cette pétition est HYPER importante… vraiment… même si vous ne vous sentez pas directement concerné(e.s)… Pourquoi?

Le chemin vers la délivrance est souvent long et sinueux, a.k.a mon diag de TSA:

– quelque part entre 2005 et 2007, je vis à l’étranger et je me rends bien compte que je suis un peu bizarre comparée aux autres jeunes femmes de mon âge. J’ai une petite poulette qui visiblement elle-aussi ne correspond pas tout à fait à la grille de développement de l’enfant de son âge. Le midi je déjeuner avec des collègues qui ont des enfants du même âge et je dois vite apprendre à me taire sur ce que nous faisons ensemble avec ma poulette…

l’un de mes collègues me suggère tout de même d’aller consulter un psy, donc GO.

Je prends RDV avec une très jeune psychologue qui m’accueille avec un grand sourire et après quelques minutes d’échange me dit que je lui fais penser à son frère, elle me donne les références d’un bouquin sur la douance et le No de téléphone d’une collègue plus expérimentée et spécialisée en surdoués (mots de l’époque)…

– je rencontre donc la psychologue qui va m’accompagner toutes les semaines pendant plusieurs années. Avec le recul, et avec les bons mots, je me rends compte aujourd’hui que l’on a fait des habilités sociales pendant toutes ces années. A aucun moment le TSA ou le TDAH n’ont même émergé de nos échanges. Elle me trouvait bizarre, inhabituelle dans les réactions, mes réponses, mes étrangetés. Elle ne m’a jamais proposé de test de QI, pour elle le décalage est une évidence, je suis hpi. Cet accompagnement a été aidant sur le moment mais ne m’a jamais permis de comprendre en quoi j’étais bizarre.

– un accident de parcours de vie a fait que je me suis retrouvée prise en charge par une association bien particulière pendant plusieurs mois, sujet que je mets de côté ici, mais pareil, l’accompagnement fait dans ce cadre-là n’a jamais permis de mettre en relation la raison de mon arrivée là et mon TSA/TDAH.

– retour en france en 2014 après un burn-out violent. Après plusieurs mois sans psy, je me dis que ne tiendrais pas la route, donc je cherche quelqu’un qui puisse m’aider, je scrute attentivement les présentations des cabinets de psychologues jusqu’à trouver une personne qui semble pouvoir m’aider. On aborde les traumas, rien que les traumas et à aucun moment la piste du TSA/TDAH n’émerge de nos échanges.
On met le côté quotient intellectuel de côté, enfin oui et non, on travaille beaucoup sur ma croyance du moment qui est « si j’étais vraiment intelligente, je me foutrais pas systématiquement dans la merde, non, vous ne croyez pas? » – elle me réconcilie avec le fait que l’on peut être douée d’une forme d’intelligence et tout de même vivre des situations traumatisantes, qu’il n’y a pas d’incompatibilités.

– Avant le burn-out et après le burn-out j’ai lu tous les livres possibles sur la douance, le hpi, les zèbres et autres… aucun ne m’apporte d’éclairage satisfaisant.

Dans mon entourage proche, un petit bonhomme a été diag TSA début des années 2000, ce que l’on m’avait donné comme explication « d’asperger » de l’époque m’avait parlé, mais on m’avait répondu que ça ne concernait que les garçons. 

bref, après ces quelques années passées avec la psychologue rencontrée au retour en France, je déménage, je change de psy ( 🩵 💙 ) et je lui dis directement que je pense être autiste (suite à mes lectures diverses et variées), on attend un peu de nettoyer tout le terrain des traumas et puis, je fais une demande auprès du service public pour les adultes, j’ai un RDV, j’y vais et là on me dit « pas d’autisme, mais HPI » et ça commence à me courir sur le haricot de ne pas être entendue.

je lance une autre procédure de diag avec un autre médecin mais ce médecin fait un burn out et ne peut plus diagnostiquer. bref… le désespoir total.

Deux de mes filles recevront un diag de TSA avant moi, ouf, on peut lancer mon diag à moi. je passe la WAIS et obtiens un QI loin très loin du hpi, ce qui me soulage énormément. Mais j’obtiens des scores très élevés dans les échelles du TSA et je suis plus que soulagée aussi de savoir que j’avais bien mené mon enquête.

Alors oui il est plus qu’important de soutenir cette pétition afin de contribuer à faire évoluer le regard porté sur ce fichu hpi qui brouille les pistes.

Parce que oui il est sûrement plus sexy d’être surdoué qu’autiste dans l’imaginaire populaire, mais dans la réalité, il est bien plus aidant de savoir que l’on a un Trouble du NeuroDéveloppement avec des accompagnements spécifiques à la clef plutôt que de laisser gambader des zèbres non accompagnés dans la jungle sociale.

I J : Merci pour votre travail de sensibilisation. J’aimerais vous partager mon témoignage. 
J’ai 30 ans, et j’ai subi 25 ans d’errance diagnostique. 
Un psychologue scolaire avait recommandé à mes parents de me faire passer des tests car il pensait qu’il était possible que je sois autiste. Je m’intégrais difficilement dans ma classe, je passais beaucoup de temps seul, j’avais des attitudes atypique. 
La psychologue que mes parents ont vu en libéral m’a fait passer un WISC et a déclaré que j’étais HPI, sans autre trouble. 
Mes parents ont lu “trop intelligent pour être heureux”, ça les a convaincu que c’était une vision adaptée de ce que je vivais. J’avais globalement des bonnes notes, mais des difficultés à me repérer dans le temps, l’espace. Je perdais mes devoirs, mes clés, mes affaires. J’avais des difficultés en mathématiques à cause d’une mauvaise mémoire de travail. J’ai vécu du harcèlement à plusieurs reprises. 
Je n’ai pas réussi à passer mon permis, mes fonctions exécutives étaient trop défaillantes. 
Mes parents hurlaient, me punissaient, me disaient que je ne faisais pas assez d’efforts. 
J’ai dû attendre l’année dernière pour avoir enfin un diagnostic: trouble de l’attention et stress post traumatique complexe. J’ai un traitement (la Ritalin), et un accompagnement adapté. J’ai moins de difficultés en mathématiques dans ma reprise d’études. J’arrive enfin à faire mes démarches administratives. Ma vie s’améliore et se stabilise. Je pense qu’un jour j’arriverai à passer le permis. 
C’est des parcours comme le mien que causent ce pseudo diagnostic qui arrange bien l’égo de certains parents, ou la complaisance de certains professionnels. 

JDE : j’ai été « diagnostiquée » HPI en 3 eme , suite à du harcèlement scolaire et de la maltraitance , négligence , inceste ( alors que je n’avais que 5/ 6 ans ) .
Après une série de tests et d’évaluations avec toute mon anamnèse, le diagnostic a été posé par une psychologue et une neuropsychologue . ( diag que je n’ai pas voulu reconnaître).


J’ai sombré dans une anorexie mentale .
Quelques mois après ( je ne saurais dire combien exactement ) j’ai été hospitalisée en clinique privée neuro/psy pour anorexie mentale, et anxiété généralisée , la et heureusement pour moi , le neuropsychiatre n’a pas validé mon diagnostic sans dénigrer les autres psys .
Je recommence alors des tests mais cette fois avec des questions beaucoup plus pertinentes …
En fait j’ai eu un effondrement psychique car j’ai compensé, je masquais ( à force d’entendre t’es pas normale par tes parents, tes professeurs et subir du harcèlement de la part des autres élèves , bon t’essaie de rentrer dans le moule et Bing effondrement que l’on pourrait appeler maintenant par un burn out autistique ( je supportais plus le bruit / lumière / odeur ) hyperesthésie quand tu nous tient …

Après toute une batterie de bilans , d’évaluations , il neuropsychiatre me dit « non , tu es TSA + stress post traumatique complexe , ( bcp de dissociations ) TAG avec sa ribambelle de pensées intrusives et phobie d’impulsions..
Une fois le diagnostic pose , j’étais pas franchement libérée car mes parents m’ont mise encore à l’écart surtout ma mère qui m’a rejetée mais là c’est un autre débat que mériterait également d’être approfondi…
Récemment mon ancienne psyc de CMP a suspecté aussi un TDAH en cours de diagnostic. Mais bonjour le parcours semé d’embûches pour se faire diagnostiquer.

Merci à cette pétition et aux partages des témoignages, car il faut beaucoup de courage pour claquer la porte aux médecins , psys et j’insiste sur l’errance médicale et la maltraitance médicale dans ce milieu qui ne supporte pas que vous savez mieux qu’eux ce que vous avez…leur ego ne supporte pas du tout .

 

S J. : Je me souviens, à l’adolescence, avoir consulté une psychologue qui a dit que j’avais tous les signes d’un HPI et qu’il n’était pas nécessaire de faire un bilan psychométrique pour en attester. Les signes qu’elle a interprété comme du HPI ? Troubles de la communication sociale, fragilité de la flexibilité mentale, troubles sensoriels, déficits d’inhibition… Résultat : retard de diagnostic de TND. 

Le bilan psychométrique réalisé des années plus tard n’a absolument pas objectivé de HPI.  Aujourd’hui je suis psychologue, je vois le même phénomène avec les patients que je rencontre et ça me désole fortement quand on sait que le diagnostic et ce qui en découle permet d’éviter des expériences de vie dommageables.

Anne Laure Courault : Il y a encore beaucoup à faire, ne serait-ce que du côté des professionnels et malheureusement le numéro ADELI ne protège pas systématiquement de la bêtise et de l’ignorance. J’ose même dire que les dégâts dans ces cas-là prennent encore une toute autre ampleur … la sensibilisation et l’information c’est un travail au quotidien… de mon côtéen tant que thérapeute je m’y attelle avec force et conviction … 
Et joie : je ne suis pas seule ☺️

S. C : Ma fille Jane (j’ai changé le prénom), a tout juste 16 ans. A 7 ans après une année de cp compliquée (rejet de l’apprentissage de la lecture, difficulté relationnel, forte opposition au système scolaire), une amie institutrice m’a parlé de HPI et j’ai fait passer les tests à ma fille en libéral. Le test a conclus a un « diagnostic » d’HPI avec un profil hétérogène qui expliquerait ses difficultés. Ce « diag » a été un outil de dialogue avec l’institution scolaire pour expliquer les particularités de Jane toute sa scolarité. Sa difficulté à créer du lien avec les autres enfants, forte colère lié à l’injustice, besoin de sens constant très souvent perçue comme de l’insolence, besoin de canaliser son attention en dessinant, etc. Sa scolarité n’a jamais été excellente mais elle passait les classes avec facilité mais désintérêt total. Arrivée au collège cela se complique car elle est harcelée. A partir de la 3ème Jane développe une phobie scolaire, des tca, une dépression (traitée). C’est une infirmière en colonie qui parle à Jane de TSA. Cela lui parle de suite et je trouve un psy en libéral pour lui faire passer les tests (car attente d’au moins un an en CRA). Un médecin confirme le diagnostique de TSA. Pendant ce temps la santé psychique de Jane continue malheureusement à se dégrader, elle fait un tentative de suicide, puis une hospitalisation en unité psychiatrique pour adolescent. Peu à peu l’accompagnement que je mets en place porte ses fruits. Son psychiatre pense qu’elle a aussi un TDA sans H. En attendant Jane a fait plusieurs essais de retour à la scolarité mais elle est encore en burnout et dépression, tout se casse la figure. A 16 ans elle a abandonné sa scolarité et ne sait pas trop quoi faire car elle ne se sent en capacité de rien. La mdph a reconnu ses difficultés comme handicap. J’ai le sentiment d’un immense gâchis, d’une perte de tant d’années à si mal la prendre en charge. J’en veux à la psychologue qui a mis toutes ses difficultés relationnelles, de gestion des émotions, motrices sur le compte du HPI et un peu à moi d’avoir été bernée par cette désinformation.

Un an après les tests de ma fille je me suis moi même fait tester (car beaucoup de ses difficultés me faisait écho). L’expérience a été difficile, m’a fait remontée des traumas scolaires. Je suis repartie avec un discours qui m’a paru complétement incohérent : « vous êtes HPI hétérogène avec un QI incalculable du fait de cette hétérogénéité…mais vous avez tout le reste (arborescence, hypersensorialité, etc) donc vous êtes bien HPI ». Elle me glisse quand même que j’ai peut être un TDA mais qu’il faut que je trouve un neuropsychiatre pour poursuivre et qu’elle ne peut pas me faire ce diag. Derrière ce « diag » je fais une dépression, mon sentiment d’illégitimité est à son maximum. Je n’ai pas le courage d’aller explorer cette piste du TDA tellement ce faux diag me mets mal. Je me perçois en échec dans tout les domaines de ma vie : séparés, impossible de tenir un travail alors même que je devrais avec un HPI pouvoir accomplir de grandes choses. Je parle à la psy de cette difficulté professionnel, que je ne sais pas quoi faire comme boulot…elle me réponds qu’avec mon intelligence tout est possible. En réalité tout ça me donne plus que jamais le sentiment d’être nul. Je n’ai toujours pas trouvé le courage d’aller explorer la piste du TDA. J’ai l’impression que si cette piste n’est pas bonne je vais m’effondrer car rien n’expliquerait mes difficultés. Je viens à nouveau de changer de profession, j’ai 41 ans, c’est la 4ème fois de ma vie que je me réoriente sans compter les petits boulots. Je parle de me former (ma passion aujourd’hui) et de mettre toute mon énergie dans un challenge. Je me demande si ce coup-ci cela va tenir ou si dans 6 mois, un an ou deux j’aurais fait le tour comme d’habitude. Bref. Je me dis moi aussi que toutes mes difficultés ont été mis sous le compte d’un HPI, qui plus est même pas réel. Cette désinformation a produit une errance certaine pour ma fille et pour moi également. On m’avait recommandé à l’époque « trop intelligent pour être heureux » et « je pense trop »…nous considérer comme zèbres nous as éloigné de prise en charge adapté.

Sylvie G : Je regrette les confusions qui ont attribué mes difficultés à mon hpi, alors que je suis atteinte d autres troubles (tda …) qui n’ont pas été pris en charge. Des années de souffrance qui auraient pu être évitées.

L. C : J’ai découvert mon HPI à 42 ans et ma thérapeute m’a conseillé de lire le livre de Jeanne SF. J’en ai mangé d’autres dans la foulée, Monique de K, Cécile B, Hervé M, Christel PC, et la liste n’est pas exhaustive.J’ai cru que mes difficultés provenaient du HPI, du moins un certain temps… enfin 5 ans quand même ! 5 ans d’errance et cela aurait pu durer bien davantage si je ne m’étais pas écouté intérieurement.
Je sentais qu’il y avait autre chose et je me suis dirigé vers le TSA contre l’avis des psy et thérapeutes de mon entourage.
J’ai bien fait : TSA !
Et d’autres comorbidités comme le TDAH, Dyslexie, Dyspraxie.

Sandrine D. : Depuis que mon fils est petit, on me dit « il est HPI, c’est pour ça qu’il se s’adapte pas ». NON ! Il est autiste, voilà le diagnostic est enfin posé après des années d’errance… 

Sylvia A : Je suis tellement d’accord, il est temps de rétablir les choses.
Certains des témoignages de cette pétition sont à l’image du parcours chaotique que j’ai personnellement vécu, de mon lointain test psychométrique (HPI et en échec ?!) qui n’a été que culpabilisant au diagnostic officiel d’un TDAH qui a enfin apporté un soulagement et mis des mots sur tant d’années d’incompréhension.

Alexane E : J’ai eu la chance d’avoir une psychologue qui m’a de suite après la révélation du HPI émis l’hypothèse d’un TDAH, le parcours n’a pas été simple. Il aurait été beaucoup plus compliqué sans sa perspicacité, sa formation qui lui a permis de faire une mise en lumière indispensable. Ce n’est pas par hasard que j’accompagne aujourd’hui les personnes neuro-atypiques. Merci à vous pour la création de cette pétition, indispensable à la sensibilisation et la lutte contre la désinformation.


 Dominique S :  « Je me suis toujours posé des questions sur moi-même. Je suis un féru de développement personnel.
Il y a plus de 15 ans, j’avais entendu parler d’autisme, sans une prêter attention plus que ça.
Puis, j’ai lu le livre de Jeanne siaud-facchin « Trop intelligent pour être heureux » et je m’y suis reconnu, j’ai fait quelques sorties dans le cadre de groupe de « zèbre », j’ai passé la WAIS en 2018. Par contre, j’ai bien vu, justement lors de ces sorties, qu’un truc en plus expliquait ma différence… Et je me suis mis à m’intéresser un peu plus à l’autisme et 
Il se trouve qu’en 2011, j’avais tenté un premier diagnostic d’autisme, mais les Dr , pas assez formés, n’avaient rien vu, et à à l’époque, je ne savais pas que j’étais HPI.
Donc, ensuite en 2019, j’ai retenté un parcours diagnostic pour le TSA… et il s’est avéré que j’ai bien été diagnostiqué autiste en 2021, à 45 ans.
Le test de QI m’a aidé à prendre confiance en moi.
Et le diagnostic d’autisme m’a aidé à me comprendre et ça, c’est inestimable.
J’ai ensuite eu une RQTH et depuis, je travaille dans une entreprise adaptée.
Pour ma part, j’ai fait l’effort d’aller chercher ce qui « cloche » et je n’ai pas de mal à remettre en question les choses pour comprendre le pourquoi du comment.
Mais je vois encore trop de monde 
utiliser le terme diagnostic pour le HPI, testé ou non d’ailleurs… quand c’est pas HPE, mais ça c’est un autre débat.
mettre tellement de choses sur le HPI…et ne pas aller chercher plus loin. Et ils vont suivre une personne avec une théorie plus ou moins farfelus, parce que ça doit caresser leur égo dans le sens du poil.
Une chose terrible aussi, c’est que dans les groupes, vu que quand tu veux rétablir la vérité, tu ne plais pas à tout le monde et que pour l’administrateur des groupe Facebook, c’est le bien du groupe qui compte, plus que la vérité, mais je me suis même fait exclure sans somation, d’un groupe de zèbre alors que j’y étais modo, parce que je disais des choses qui ne plaisaient pas.
Je crois qu’il y a deux problèmes avec l’humain
il a une force tendance à être globalement partisan du moindre effort
il a une nette tendance à ne retenir que ce qui l’arrange (biais de confirmation).
 

A :  Je suis HPI testée à 42 ans.  » Repérée » dès l’école et toujours poussée à apprendre plus / mieux /plus vite PARCE que j’en avais la capacité ( à l’époque en milieu rural ma mère avait refusé de me faire tester) .

Sauf que, ce HPI cachait un TSA que j’ai découvert dernièrement. Et que cet engouement autour de mes capacités m’à obligée à me suradapter toute ma vie.

Donc non le HPI seul ne fait pas souffrir. Par contre il serait bon de pouvoir réaliser des évaluations complètes en y associant les TND pour éviter de briser des vies.

Et un TSA, associé à un HPI, s’il est reconnu et que la personne apprend à se reguler,  n’est pas forcément « pathologique ». Ne mélangeons pas tout.

 V L : voici mon témoignage quant aux 3 années d’enfer que j’ai vécues.

J’ai 50 ans. Je n’ai jamais été testée HPI mais certains psy ont affirmé que je l’étais, et je dois dire que je me reconnais dans les traits caractéristiques. Mon profil est très certainement hétérogène, avec de grandes forces verbales.

A partir de 47 ans, après une vie marquée par de nombreux changements (déménagements, vie relationnelle pas simple, traumas, vie professionnelle peu fluide) ayant généré quelques épisodes dépressifs et anxieux, j’ai complètement sombré à cause d’une surcharge de travail et de mes changements hormonaux dûs à la périménopause.

Toute ma vie, les médecins ont parlé de dépression et d’anxiété sans jamais aller « voir derrière », et les psychologues m’ont parlé de trouble anxieux et d’un HPI expliquant mon sentiment de décalage et ma souffrance récurrente.

Jusqu’à ce que j’atterrisse aux urgences pour une gigantesque crise de panique au printemps dernier. J’ai refusé l’hospitalisation de justesse.

J’ai la chance d’avoir une amie à qui la psy/médecin a évoqué un possible TSA. Nous nous ressemblons beaucoup. D’abord dubitative, j’ai commencé à lire et je me suis progressivement reconnue dans pas mal de caractéristiques. J’ai alors contacté un psychologue spécialisé qui m’a diagnostiquée en octobre dernier. J’ai poursuivi ma quête de réponses pour finir par être diagnostiquée TDAH (inattentif) et TSA.

J’ai ainsi pu commencer un traitement plus approprié et reprendre ma vie en main, après un véritable tsunami (mon activité pro s’est effondrée, les tuiles se sont succédées, alors que je suis célibataire avec 3 enfants). Je me relève seulement depuis 2 mois et la prise de Wellbutrin. 

J’ai un immense sentiment de gâchis et je suis convaincue que si le personnel soignant avait été plus sensibilisé, et si mon paysage virtuel n’avait pas été si occupé par la pathologisation du HPI, tout aurait été différent. Heureusement, il n’est jamais trop tard.

J’espère que ce témoignage vous sera utile.

Annie Igual : J’entends trop régulièrement ces parcours douloureux dans les échanges que nous avons par téléphone et lors des groupes de parole et ateliers mensuels que nous faisons au sein de l’association « la bulle du TDAH ». 
Tout mon soutien et BRAVO à cette initiative Raff – Intensément , et je vais signer cette pétition avec grand intérêt en tant que Présidente de l’association pour tout nos adhérents !!

A : J’avais 17 en 2021 lorsque je suis allé voir une psychologue sur les conseil de mon entourage familial. Apres le bilan neuropsychologique qui identifiant un Haut QI ma psychologue a attribué l’ensemble de mes problemes au HPI alors meme que le bilan montrait aussi des signes de problemes attentionnels. Elle m’a meme proposé un livre bien connu sur les souffrances des HPI. Apres des années perdues et d’errances inutiles sans réponses à mes problèmes, j’ai enfin compris que c’était de la désinformation, je suis aujourdhui diagnostiqué TDAH – Troubles dissociatifs- Troubles anxieux – Troubles traumatiques.

En 2025 il est temps d’arreter de considérer le HPI comme un diagnostic ! (résumé de témoignage vidéo disponible sur la chaine intensément)

@Oz : Je suis bipolaire et TDAH (diagnostiquée au centre expert bipolaire après plusieurs hospitalisations et tentatives de suicide) J’ai d’abord été suivie pour dépression et avec antidépresseur (qui ont plutôt aggravé le problème: très classique dans le parcours d’un bipolaire) et comme c’était de pire en pire, j’ai plus ou moins arrêté le suivi pour me tourner vers d’autres « théories » et là, j’ai commencé à me reconnaître en tant que Haut Potentiel, j’ai fait des tests: 110 mais avec des zones à 130 et des zone inférieures à 100, alors on m’a dit que ça pouvait peut-être lié à un QI atypique… Et puis finalement, ça n’a évidemment aidé en rien, j’ai failli mourir parce que j’avais des pensées incontrôlables dans tous les sens et un état absolument insupportable (c’était en fait une phase maniaque ++) qui fait que j’ai fait une tentative de suicide. Et quand on m’a demandé pourquoi, je me rappelle avoir répondu « je voulais arrêter de penser », c’était horrible. Au final, on a commencé à suggérer la bipolarité, mais sans conviction. (Je me rappelle de la psychologue qui a fait le test QI qui m’avait dit que ça n’existait pas et que c’était un effet de mode !!!!) Bref, je me suis orientée vers le centre expert bipolaire, qui m’ont diagnostiquée et m’ont appris que j’avais un TDAH également (je ne connaissais même pas ce trouble). La théorie du HPI ça a bien failli me coûter la vie! Aujourd’hui je vais beaucoup mieux grâce au régulateur d’humeur. Évidemment ça reste un handicap et tout n’est pas parfait, mais je n’ai plus jamais refait de phases maniaques.

@Xe : J’avais 15/16 ans, ma mère savait que j’étais autiste donc elle voulait me faire diagnostiquer. Durant la même période, mon trouble bipolaire venait de se manifester je vivais ma première phase dépressive. Je souffrais d’un vrai mal-être mais d’après tous les psychologues j’étais juste « HPI» et il fallait d’urgence me faire passer un test de qi parce que ça m’aiderait. 

D’après une de mes psychologues, j’étais trop mature et c’est pour ça que je souffrais. Même à l’époque, je trouvais ça débile et je me sentais incomprise. J’ai eu un an et demi d’errance médicale avant d’avoir finalement été diagnostiquée autiste de haut niveau puis il y a moins de 3 semaines on m’a détecté un trouble bipolaire de type 1 à 19 ans qui nécessite une hospitalisation. Le diagnostic HPI a gâché une partie de mon adolescence et a fait juste fait perdre beaucoup d’argent à ma mère qui voulait seulement m’aider. J’en voudrais toujours à ces psychologues qui ne prenaient pas ma dépression et mes tendances suicidaires au sérieux.

@jal : Après plusieurs burn out, mon médecin m’a conseillé d’aller consulter un psy. Le psy du CMP m’a direct catalogué HPI et m’a conseillé le livre « trop intelligent pour être heureux ». Comme j’avais un syndrome de l’imposteur (ça m’étonnait d’avoir plus de 130 de QI), il m’a conseillé de faire un test. Heureusement, j’ai passé le test WAIS chez une super neuropsychologue qui malgré la confirmation de mon HQI, m’a dit que cela n’expliquait pas du tout mon mal-être et mes troubles d’interactions sociales. Elle m’a fait passer d’autres tests et a fait un pré-diagnostic de TSA, et m’a orienté vers le CRA. Ils ont confirmé le diagnostic de TND (TSA et/ou TDAH). J’attends le bilan final pour savoir si j’ai l’un, l’autre ou les deux. J’ai 42ans et mon parcours psy dure depuis plus de 5 ans.

@el : « Diagnostiquée » (à la louche, sans test) HPI depuis toute petite, mes enfants idem, finalement cette « réponse » ne m’a jamais convenue car je me suis toujours dit qu’être plus intelligent ne pouvait pas être un problème. En creusant et en faisant donc les tests de QI et de trouble du neurodéveloppement : moi 110 de QI avec un trouble du spectre autistique, mes enfants : 101 et 121 pour l’autre, trouble autistique tous les 2. Les TSA de haut niveau (avant appelés aspergers) passent quasi toujours pour des HPI à cause de l’hétérogénéité du QI: le QI verbal étant plus élevé que la moyenne, on passe pour des HPI quand on parle, sauf que les autres aspects sont dans la norme voire en dessous! On m’a fait galérer pendant 30 ans et j’ai dû payer des centaines d’euros et galérer à trouver des professionnels formés par moi-même pour réussir à enfin obtenir un vrai diagnostic et donc : de l’aide ! Car un autiste a besoin d’une aide spécifique avec son anxiété et ses soucis de flexibilité mentale. Pas juste d’entendre « vous êtes plus intelligent », être intelligent n’est vraiment pas un problème puisque c’est justement ce qui nous permet de compenser notre autisme quand c’est le cas. Merci pour votre vidéo, et bravo d’oser enfin le dire.

@X : « Diagnostiquée » surdouée après un test de QI à 13 ans parce que j’allais très mal (décalée et en grosses difficultés sociales)… Tout a été mis là dessus. En fait je vivais dans un contexte familial violent et très insécurisant… Aujourd’hui je suis en cours de diagnostic pour savoir si j’ai un trouble du spectre autistique ou un stress post-traumatique. Gros retard de prise en charge… Alors qu’en effet je suis persuadée que mon haut QI n’a eu que des effets protecteurs. Possibilité de faire des études longues et difficiles, adaptation à des situations complexes etc…

@Ca : Il y a 15 ans, Suite à des difficultés scolaires d’attention mon fils est orienté PAR UN NEUROLOGUE (qui confirme que pas d’épilepsie) chez une psychologue clinicienne soit disant spécialisée en hpi. Elle le diagnostique avec 144 de qi. Et en gros, ses problèmes viennent de là et je repars avec la recommandation Jeanne Siaud-Facchin et sa zebritude. Ça lui a pourri sa scolarité et son adolescence car comme il était très intelligent, c’est parce qu’il ne voulait pas qu’il n’y arrivait pas. Résultat en 6eme maladie auto-immune puis « phobie scolaire  » (cette fois c’est ma faute parce qu’on est trop fusionnels), alors que c’était le développement d’une anxiété. Au final je découvre Stéphanie Aubertin prends rdv l’an dernier (oui, entre temps il y a eu un second test impossible à définir) des aménagements (pour HPI) et bac et début de vie active mais toujours fragile). Et bien mon fils (et moi du coup) a un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité. Aujourd’hui ça va mieux avec la ritaline et ce que le diagnostic explique. Mais il reste des traces et une fragilité. 

@Al : Enfant j’étais un « mini mozart » et « surdouée » (propos tenu actuellement par ma psy en CMP, qui me parle aussi de pensées en arborescence). Je galère à trouver un psychiatre qui veut bien me faire une lettre de recommandation pour aller en CRA depuis 8 ans !! En attendant, je gère mes « soucis » en adaptant mon quotidien avec les outils proposés aux TSA, outils salvateurs, qui ont changé ma vie (casque anti bruit, couverture lestée, etc) après avoir développé un trouble anxieux généralisé suite à un 5ème burnout (autistique ?). Merci la psychologie française. Mais moi, ça va, je suis adulte… Mais pour l’échec scolaire de mon fils de 10 ans, en errance pour évaluer son/ses TND depuis des années, baladés par les différents IPIJ et CMPP, c’est trop tard, il s’est construit avec ça (rage).

@un : Le HPI m’a été servi comme explication de mes troubles (par un médecin généraliste et des psychologues d’un centre ressources autisme) avant qu’un vrai psychiatre ne me diagnostique autiste. Et le cerveau de mon fils a été décrit comme « en arborescence » par des psychologues du service public… C’est aussi une façon violente de nier les problèmes, qui exigent des soins, des réponses même partielles.

@You : Merci pour cette vidéo ! J’ai été « diag » HPI dès l’enfance, puis après une dépression et un décrochage scolaire et social j’ai vu plusieurs psys qui m’ont refait faire des tests de QI et m’ont collé la même étiquette HPI, sauf que ça n’arrangeait rien. Et bien sûr, ce livre de la honte qu’on m’a plusieurs fois recommandé n’a rien fait de mieux. Des psychiatres en centre spécialisé ont fini par me parler de TDAH et TSA il y a quelques mois, à 37 ans, avec suppléments trouble de l’anxiété généralisé, anxiété sociale et anxiété de performance très certainement dues à mon retard de diagnostic. J’espère que votre tribune fera bouger les choses pour éviter cet avenir aux enfants d’aujourd’hui !

@am J’ai perdu 3 ans à cause d’une soi-disant spécialiste de l’autisme qui travaille dans un service prestigieux dans un hôpital parisien, qui a décrété que j’étais « juste » HPI, en me montrant la sortie avec un « bon courage, ça va être compliqué », alors qu’au final, une fois trouvé des spécialistes réellement compétents dans leur domaine, il s’avère que je cumule pas moins de 8 troubles neurodev, psy et physiques, la majorité liée à la génétique familiale de surcroît ! Privée de l’aide dont j’avais absolument besoin, je me suis cramée pendant ces trois années d’errances et de démarches médicales en tout genre pour comprendre mon état, qui pourtant ne datait pas d’hier. J’ai développé un grave problème de santé, aujourd’hui je ne peux plus travailler. Bref, merci de faire ce que vous faites, c’est vraiment important. Plus on évitera aux gens de tomber dans la désinfo, mieux la sécurité sociale se portera !

@Es : Dans mon parcours jusqu’au diagnostic d’autisme, je suis passé aux alentours de 2016 par le CRA (Centre de Ressources Autisme) de Bordeaux, dans lequel on m’a dit « vous n’êtes pas autiste, vous êtes précoce et vous avez une dyssynchronie ». Le terme « précoce » m’a fait rire étant donné que j’avais 36 ans déjà… voulait-on dire que j’avais le QI d’une personne de 50 ans ? Ça m’a confirmé l’impression que j’avais qu’iels avaient plutôt l’habitude de s’occuper d’autistes enfants et pas adultes. Je n’avais jamais entendu le terme de dyssynchronie, mais heureusement que je m’y connaissais un peu sur le retard de la psychologie en France sur les diagnostics et la prise en charge de l’autisme, sur l’influence catastrophique de la psychanalyse en France en particulier sur l’autisme, etc donc j’étais soupçonneux. J’ai cherché « dyssynchronie » sur wikipedia, j’ai vu que la page n’existait qu’en français donc c’était louche, que c’était un concept de Jean-Charles Terrassier, psychologue français, et que les seules citations de l’article étaient du psychanalyste Carl Gustav Jung. En fouillant plus j’ai appris qu’en France on attribuait beaucoup le « diagnostic » de « précoce/surdoué/HPI » à des gens qui étaient en fait autistes, et que ça jouait pas mal dans les problèmes de prise en charge de l’autisme en France, mais c’était un aspect du problème que je ne connaissais pas jusque là et il y avait très peu de sources là-dessus à l’époque. Quand je suis revenu au CRA de Bordeaux pour un dernier rdv, je leur ai parlé de tout ça, et je leur ai même demandé explicitement si avec les résultats des tests que j’ai fait chez elleux si j’avais été ailleurs qu’en France on ne m’aurait pas plutôt diagnostiqué autiste au lieu de « précoce avec dyssynchronie » puisque ce concept semblait n’exister qu’en France. Iels m’ont répondu « oui c’est probable, mais pourquoi ce serait les autres pays qui auraient raison ? l’autisme est sur-diagnostiqué ailleurs et c’est nous en France qui avons raison avec notre concept de dyssynchronie contre le reste du monde ». Oui oui. Des psys engagés dans un « centre de ressources autisme », des établissements mis en place pour rattraper le retard de la France sur la prise en charge des autistes par rapport au reste du monde, m’ont sérieusement dit ça. Heureusement depuis j’ai fait d’autres démarches auprès d’autres psys et j’ai fini par être diagnostiqué autiste en 2017… Pour revenir au terme « dyssynchronie », je n’ai trouvé à l’époque (et même en cherchant de temps en temps depuis) aucune ressource sur ce terme, et même d’autres autistes que j’ai rencontré qui avaient eu un mauvais diagnostic de « précoce/surdoué/HPI » n’avaient jamais entendu ce terme là. Donc j’ai du supposer dans mon coin pendant toutes ces années que ce diagnostic de dyssynchronie qu’on m’avait fait était bien lié à ce problème général des autistes « diagnostiqués » HPI en France, sans avoir aucune autre source que cette page wikipedia pour le confirmer. Bref il a fallu que j’attende de regarder cette vidéo en 2025 pour avoir enfin la confirmation que ce concept de « dyssynchronie » est bien lié à tout ça et pouvoir enfin avoir un avis d’ »experts » sur le sujet pour pouvoir affirmer clairement que le CRA de Bordeaux m’a fait un faux diagnostic en 2016. 

@ja : Effectivement j’ai perdu beaucoup de temps avec cette connerie… J’ai été envoyée consulter en CMP dès mes 2 ans et demi (début des années 90) sans aucun résultat (autre d’empêcher l’école de me dégage, j’ai l’impression qu’ils attendaient juste un diag pour m’ejecter vers le médico-social malgré mes bon résultats scolaires). Et puis vers le collège il y a eu ce fameux test passé avec une psychologue libérale et son compte-rendu truffé d’éléments psychanalytique qui me déclarait intellectuellement précoce. Je me suis jamais reconnue dans ce diag parce que ça n’expliquait absolument pas mes difficultés, il y avait d’autres enfants dans ma classe qui avaient les mêmes bonnes notes et « capacités intellectuelles » que moi sans les difficultés comportementales et sociales que moi… Suite à ce diag mes parents ont failli se saigner pour m’envoyer dans une école « spéciale précoce » ce que j’ai refusé catégoriquement terrorisée par l’idée d’être en internat. Dix ans plus tard mon petit frère fut diag TSA, et il fallut quelques années de plus pour que ma mère arrive à me convaincre de creuser de ce côté. Ce n’est qu’à presque 30 ans que j’ai eu ce diag TSA qui m’a apporté une grille de lecture enfin pertinente sur mes difficultés me permettant enfin de progresser.

@Mu : J’ai consulté une neuro psychologue qui m’a justement convaincue que j’étais HPI (sans test de QI et en me faisant lire le livre « Je pense trop » ). Elle a basé toute ma thérapie là-dessus alors qu’en vérité je commençais à souffrir de trouble anxieux, et j’ai fini par décompenser car aucune solution pour soulager mon anxiété ne m’était apportée, hormis « c’est normal avec votre spécificité ». Aujourd’hui je suis assez en colère car je trouve ces pratiques de coller une étiquette sur le front de quelqu’un, sans vérification scientifique, très dangereuses.

@ma : Pour ma part j’ai passé le test de QI avec un résultat à 127. Ma psy m’a dit que le test était très hétérogène et qu’elle considérait que je faisais partie des HPI mais que j’avais une anxiété et que donc j’avais plus de mal à être performant sur un test avec le stress généré. Deux ans plus tard j’ai été diagnostiqué TDAH et donc j’ai mieux compris mes problématiques jusque-là et mes difficultés scolaires qui étaient lié à ce trouble plus qu’au HPI qui m’a sans doute aidé pour le coup à survivre dans ma scolarité. 

@Pr : J’ai été diagnostiqué surdoué quand j’avais 6 ou 7 ans il me semble (vers 1988 ou 89, on ne parlait pas de HPI à l’époque à ma connaissance) et effectivement comme beaucoup ça a été une belle errance médicale derrière avec une absence de diagnostic, de fil en aiguille phobie scolaire, puis phobie sociale et trouble anxieux généralisé. Vers mes trente ans, je dirais, je me suis penché sur ces histoires de zèbre et je m’y suis retrouvé un temps, puis…et désolé, je vais être vexant pour les concerné.e.s, mais j’ai surtout trouvé que c’était un ramassis de personnes à problème d’ego qui voulaient à tout prix être spéciaux, avec une grande majorité n’ayant pas fait de test de QI d’ailleurs, et tout un discours chez certain.e.s disant qu’on pouvait être HPI avec un score moyen de QI, ce qui semble un contre-sens. Après avoir pas mal débattu que le score de QI était variable tout au long de la vie, j’ai lâché l’affaire car ce n’était pas entendable dans ce milieu (j’ai eu à faire 3 tests de QI + le vrai test d’admission Mensa quand je faisais mon doctorat, ce qui me fait une belle jambe au final : 4 scores différents et des troubles anxieux si sévères que je claque dans n’importe quel taf, bien la peine d’avoir un supposé « super potentiel intellectuel » je ne suis ni plus ni moins con qu’un autre) Et surtout en lâchant tout ça, je me suis penché sur de vrais diag vu que ma vie était un enfer. Bah bingo avec des gens sérieux, qui ont aussi pris ne compte le contexte familial, je suis surtout autiste, et ça explique mille fois mieux les soucis, et ça m’a enfin donné des ressources pour gérer. 

@Li : Une de plus dans la liste des personnes en errance diagnostique : j’ai lu Siaud Facchin il y a 10 ans. Je me suis dit que je tenais enfin l’explication. Le psy qui m’a fait passer les tests a été et dessous de tout : il m’a balancé, « Non mais vous vous rendez compte ?? vous êtes aussi loin de la norme qu’un déficient profond !!! » Donc super, je sors de là avec un THQI et l’idée que je suis totalement inadaptée. Et comme ce n’était pas la source de mes problèmes, ben ça n’a pas apporté de solution. Donc aujourd’hui 8 ans après les tests de QI je commence à comprendre (en faisant diagnostiquer mon fils pour TDAH) que en fait je suis probablement TADH (ou TSA ??), que j’ai surcompensé mais que je suis épuisée de compenser et que ma vie est un chantier permanent parce que j’avais ce vrai problème mais que j’ai dû me dém** toute seule avec. Donc oui, un bon paquet d’années de perdues en cherchant du côté du QI, et si ces fausses infos n’avaient pas été si répandues à l’époque, j’aurais peut-être gagné 10 ans sur le diagnostic.

@do : Il y a 6 ans après un harcèlement au travail et vraiment bcp de mal à m’intégrer de façon globale aux autres, j’ai vu une neuropsy qui après un test de qi m’a juste dit « vous êtes HPI » en mode c’est la source de tous mes problèmes. Résultat aujourd’hui j’ai en fait un TSA. J’ai tourné en rond pendant 2 ans à penser qu’il n’y avait rien à faire que je n’aurai jamais de solution pour aller mieux et au final je trouve que les psy souvent ont peur de poser un diagnostic pour ne pas stigmatiser la personne mais en vrai l’isolation et la souffrance on l’a déjà et en faisant ça on nous refuse des solutions qui peuvent nous aider au quotidien (exemple pour l’autisme rien que ne pas bosser en open space et avoir un casque anti bruit des que je suis pas chez moi ça change la vie.) C’est parfois simple faut juste accepter de poser le diagnostic et donner les infos quoi.


 C.A. : « J’ai des frissons à lire tout cela…y’en a marre que autant de fausses infos circulent sur le HPI…. notre fils est HPI mais je me bas depuis 3 ans pour que l’on trouve quel est l’origine des autres troubles qu’il porte. Quand j’ai osé mentionné l’autisme à mes parents vivant en France (je réside au Canada), je me suis trouvée face à un mur: non impossible, un « autiste » c’est pas comme « ca »….autant de clichés et fausses idées sur le TSA me révolte. Merci au Podcast intensément c’est la première fois que j’écoute des informations qui me font du bien! »

Mélanie Jean Naudin  : Cher HPI,
Notre histoire commune avait bien mal commencée et je t’avoue que je t’ai profondément détesté. Cela m’arrive encore mais, aujourd’hui, je sais que ce n’est pas toi qui est en tort.
Mais à ton insu tu nous as et tu nous fais pourtant encore du tort.

Tout à commencé quand toutes les difficultés que vivaient ma fille aînée t’ont été attribuées.
“Pas la peine de faire des bilans de TSA, tous les problèmes de votre fille viennent de son haut potentiel”
Avec cette phrase, cette neuropsychologue t’as rendu coupable de tout. Et tes porte-paroles les plus médiatisés à l’époque m’en ont convaincue. Il faut dire que leurs livres et leurs conférences sonnaient juste. Tu étais une malédiction, un poids, au point que l’idée que tu sois aussi présent chez ma cadette était source d’angoisse.
Par ta faute nous avons perdu des années avant d’avoir enfin le vrai diagnostic pour notre aînée. Des années de détresse. Heureusement pour sa petite sœur, je te connaissais mieux quand est venu le temps de ses propres bilans et malgré une tentative identique de la professionnelle de te rendre une fois de plus coupable cette fois tu n’auras pas retardé son diagnostic.

Après t’avoir détesté car je te pensais responsable, je t’ai détesté parce que tu es l’arbre qui cache la forêt. Celui qui empêche de voir les troubles parce que tu les masques. Déjà parce que les professionnels s’arrêtent de chercher quand par hasard ils tombent sur toi, et l’ennui c’est que tu es le premier vers lequel on passe. Le problème ce n’est pas toi, c’est qu’on s’arrête quand on te voit.
Mais tu es aussi un piège. Grâce à toi mes enfants compensent et pour ça j’ai appris à t’apprécier et à t’en être reconnaissante. Mais à cause de ça leurs difficultés sont niées, sous estimées et les aides doivent être négociées, suppliées et trop souvent refusées. Jusqu’à ce que tu ne suffises plus. Jusqu’au désastre, pourtant évitable, que l’épuisement auquel les compensations que tu permets fini par mener.
Aujourd’hui pour la deuxième fois de sa courte vie, ma cadette est en phobie scolaire. Et c’est en partie à cause de toi cher HP. Parce que tu lui permets de compenser au moins une partie de ses troubles mais que tu n’es pas magicien et que tout ceci a un prix. Et comme elle “s’en sort”, les adaptations dont elle aurait besoin lui sont données au compte goutte voir pas du tout.
Comme il m’a été dit par les membres de la commission MDPH qui étudiait son dossier : “mais elle n’a pas besoin d’aide elle est HP”.

Le problème ce n’est pas toi, c’est ce qu’on dit de toi. Ce sont les croyances, les idées fausses mais tenaces qui te collent à la peau qui sont LE problème.
Alors cette pétition elle te veut du bien, pour qu’enfin on cesse de faire de toi un problème et qu’on te laisse être la chance que tu ne demandes qu’à être. 
Sans rancune.

(MJN est l’auteure de PARENTS D’ENFANTS ATYPIQUES (HPI / TDA/H / TROUBLES DYS / TSA) ET SI ON PARLAIT DE VOUS POUR UNE FOIS? )

H .: J’ai tellement de chose qui me viennent à l’esprit .

Déjà, le temps perdu en ce qui me concerne et ce qui concerne mon fils, considéré par tous et moi compris, comme « zèbres » pendant des années, avant de finalement comprendre qu’il est, certes, HPI, mais aussi multi-dys, autiste, et on soupçonne un TDA maintenant. Après des années de phobies diverses et dépression, clairement j’aurais dû avoir ces diagnostics plus tôt. Et moi, je n’en suis encore qu’au début, je sais depuis longtemps que je suis HPI et dyslexique, mais je ne serais pas surprise que le TSA ne soit pas bien loin, et bien plus la cause de nombre de soucis dans ma vie que mes supposées zébrure.

Ensuite, je suis sortie de ces croyances parce que je suivais les pages d’un célèbre congrès de la douance, et qu’au bout d’un moment, j’en ai eu marre de la sensation de lire toujours, tout le temps, des gens gémir, qu’on entretenait un mal-être qui serait dû à notre don, qu’on le retournait et l’observait sous toutes les coutures, mais que, finalement, personne ne faisait rien pour qu’on aille mieux. J’ai eu l’impression d’être enfermée dans un monde où on se regarde le nombril pour admirer comme il va mal et pleurer ensemble dessus. Pour certains, au prix de moults formations et coaching en plus (je suis pauvre, ça m’a servie pour ne pas dépenser, j’aurais pu aussi consommer si j’en avais eu les moyens). Et le pompon a été de me retrouver avec une personne de mon entourage, « diagnostiquée » par un des célèbres coachs de coachs de coachs, qui a résolu tous ses problèmes en décrétant être incomprise car au dessus de la nasse, feint un syndrome de l’imposteur qui n’en est pas un et est devenue… coach !

Je crois que là, j’ai vraiment compris à quel point tout cela n’est finalement pas plus fondé ou éthique que les formations pour devenir un mâle alpha ou le meilleur vendeur sur internet, c’est du business basé sur un besoin qu’il ne faut surtout pas combler, sinon plus de clients ! Alors, oui, pendant quelques semaines, ça fait du bien, mais ce qui fait du bien, c’est la reconnaissance de ses problèmes, et ça, on peut aussi le trouver auprès de personnes avec un discours basé sur les connaissances scientifiques et en prime, iel va vraiment chercher à nous aider.

Ce n’est pas parce qu’on y a cru, qu’on en est sorti et qu’on a trouvé d’autres voies qu’il faut voir un lien de cause à effet entre les deux, ni un passage obligé. Le fait est que pendant longtemps, personne ne s’est saisi du sujet, certes.

Mais je suis convaincue qu’on peut très bien faire sans !

L. C : J’ai découvert mon HPI à 42 ans et ma thérapeute m’a conseillé de lire le livre de Jeanne SF. J’en ai mangé d’autres dans la foulée, Monique de K, Cécile B, Hervé M, Christel PC, et la liste n’est pas exhaustive.J’ai cru que mes difficultés provenaient du HPI, du moins un certain temps… enfin 5 ans quand même ! 5 ans d’errance et cela aurait pu durer bien davantage si je ne m’étais pas écouté intérieurement.
Je sentais qu’il y avait autre chose et je me suis dirigé vers le TSA contre l’avis des psy et thérapeutes de mon entourage.
J’ai bien fait : TSA !
Et d’autres comorbidités comme le TDAH, Dyslexie, Dyspraxie.

 

A. D : Voici un petit témoignage parmi tant d’autres, mais voila, c’est le mien.
J’ai cherché longtemps comment témoigner sans faire un roman complet, alors j’ai fini par faire juste une petite timeline qui parle d’elle-même.

– En 2016, j’ai enfin réalisé à quel point j’allais mal et que j’avais besoin d’aide professionnelle. Après des années à me convaincre que j’allais bien, que je n’avais pas à me plaindre et que je devais juste « faire des efforts », j’admettais enfin qu’un truc clochait. J’ai entamé un suivi en CMP avec un suivi en psychologie comportementale.
– Février 2017 : je retombe sur le fameux livre « trop intelligent pour être heureux ? » au détour d’un magasin que je fréquentait souvent. Évidement, ce que je lit met des mots sur ce que je vis. Évidement, j’en parle avec ma psychologue, puis avec un neuropsychologue. Test de QI et compagnie, bim, je suis bien HPI. La réponse à mes questions, à mes difficultés ? Je m’en convainc pendant des années, renforcé par les lectures et témoignages allant toutes dans ce sens.
– Mai 2018 : je me pose des questions sur l’autisme et son masquage chez les femmes. Prise de contact avec le CRA local, plus de deux ans d’attente, je me tourne vers une psychiatre libérale spécialisée en autisme. On passe des test que je trouve parfaitement inadapté à une personne adulte, on convoque ma mère ; finalement, je repart avec un document qui dit « non, pas autiste ». Retour à la case départ : je vais mal, j’ai la sensation profonde qu’il y a un truc plus profond que juste « mon cerveau va trop vite ». Mais visiblement, je me trompe, je me fais des idées, de toute façon, j’ai aucune autre pistes et j’ai depuis longtemps appris à ne pas écouter mon propre jugement, les professionnels savent mieux que moi.
– Fin 2022 : il m’aura fallu 4 ans pour remettre en question cette dernière conclusion et reprendre une démarche diagnostique, entre autre grâce à des vidéaste parlant de troubles du neuro-développement, puis du bullshit autour du HPI. Je repasse une batterie de test autour du TSA : toujours pas. MAIS la neuropsychologue que je rencontre, cette fois, ne me laisse pas sans réponse. « Autiste, non, par contre j’ai noté pas mal de traits liés au TDA/H, vous voudriez passer des tests dans ce sens ? ».
Et voila, 6 ans après avoir entamé un suivi pour dépression et troubles anxieux, avoir été mal orienté puis renforcé par des livres et des idées reçues sur le HPI, j’ai enfin la réponse : TDAH.

Depuis, j’ai appris à vivre avec, à utiliser les bons outils, et même à apprécier et revendiquer ce que j’appelle affectueusement mon « neurochaotisme », tout en ayant accès au bon traitement, au bon suivi. Ma qualité de vie n’a jamais été si bonne.

Parfois je me dit que j’aurais voulu ne pas perdre 33 ans de ma vie à ne pas comprendre ce qui m’arrivait, et surtout ne pas perdre 6 ans en errances.
On ne peut pas réécrire le passé, mais j’espère que mon expérience et ma contribution à démonter le mythe HPI épargnera à l’avenir ces souffrances et ces errances aux prochains.

Avec mon affection et ma reconnaissance pour tout le collectif,

 

Comments (02)

  • 29/03/2025

    Thomas MANFREDOTTI

    J’ai 60 ans, et quand j’étais enfant dans les années 60-70, on me qualifiait de surdoué. Toujours premier de la classe, mais toujours seul. À la récré, alors que les autres jouaient au foot, je préférais me réfugier dans un coin avec un bout de papier pour inventer des choses. Dans ma famille ouvrière, j’étais un extraterrestre. On me traitait d’intellectuel, on me mettait à l’écart. L’adolescence a été une période terrible, mais j’ai fini par intégrer une école d’ingénieur, toujours avec ce sentiment de décalage. Ma vie de famille a été compliquée, j’ai passé des années chez les psys… Jusqu’à mon divorce, il y a trois ans. C’est à ce moment-là que j’ai voulu comprendre. J’ai découvert le concept de "zèbre" et ça a été une révélation : enfin une explication ! Je passe le WAIS, mon QI dépasse les 130, je me plonge dans les livres et je me convaincs que je suis « trop intelligent pour être heureux ». Euphorie totale. Mais après un certain temps, le doute s’installe. J’ai travaillé 40 ans avec des ingénieurs et des chercheurs bien plus brillants que moi, et pourtant, je ne vois pas en quoi cette "hyper-intelligence" serait un handicap. Au contraire, ils semblent bien plus structurés que la moyenne. Quelque chose cloche. Je continue à creuser et tombe sur une vidéo de Nicolas Gauvrit. Et là, c’est le choc : je me suis laissé embarquer par cette foutaise du HPI, qui n’a fait que flatter mon ego. À nouveau perdu, on me parle de TSA. Pour moi, l’autisme, c’était Rain Man. Mais en approfondissant, tout colle. Un diagnostic avec une neuropsychologue le confirme. J’ai perdu du temps, mais sans regrets : quand je regarde mon parcours, je m’en sors plutôt bien et je n’ai pas à me plaindre. Ce qui me scandalise, c’est tout le bullshit autour du HPI, cette vision biaisée de l’autisme relayée par les médias. Alors oui, je soutiens à fond votre démarche.

    • 29/03/2025

      Intensementpodcast@gmail.com

      Merci pour ton commentaire et témoignage !

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